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Le vaginisme, c'est quoi et comment s'en sortir ?

Ceci est le tout premier article de ce nouveau blog, alors autant revoir les bases de mon travail de sexothérapeute, et des problématiques que je rencontre très souvent dans ma pratique !



Vous avez dit vaginisme ?


Le vaginisme est un trouble sexuel très répandu, et l'un des premiers motifs de consultations en sexothérapie.

Il s'agit de contractions réflexes (donc involontaires) des muscles du périnée entourant le vagin, rendant la pénétration possible mais (très) douloureuse, voire totalement impossible.


Le vaginisme est dit :


- Primaire : il est là depuis le début de la vie sexuelle voire avant (pose de tampon)

- Secondaire : il est apparu à la suite d'une période sexuelle satisfaisante, ou d'une autre dysfonction sexuelle.

- Partiel : il n'apparaît que dans certaines situations (uniquement lors des rapports sexuels mais pas chez le gynéco ni en posant un tampon par exemple ...)

- Total : il survient dans toutes les situations impliquant une pénétration (doigts, pénis, sextoy, examen gynéco, pose d'un tampon, d'un ovule ...).


Sur un plan corporel / physiologique, le vaginisme peut s'accompagner de palpitations, tremblements, transpiration soudaine.

Sur un plan émotionnel, il peut s'accompagner d'une sensation de peur, d'angoisse, puis de culpabilité/frustration/honte en cas d'échec.

Sur un plan mental, on peut noter par la présence de pensées automatiques ("ça ne va jamais passer", "je ne vais pas y arriver", etc.) et de scénario catastrophe.


Le vaginisme est donc très mal vécu par les patientes et provoque une grande détresse psychologique. Les répercussions sur le sentiment de "normalité", de féminité, sur le moral, l'humeur, mais également sur la vie de couple peuvent être très importantes (on notera d'ailleurs que le vaginisme est en général mieux vécu si le partenaire est aidant, soutenant , et qu'il ne met pas la pression à la patiente ...).



Quelles sont les causes du vaginisme ?


Causes psycho-sexologiques :

- Trouble de l'image du corps sexué : le vagin est perçu comme tout petit, fermé, serré, bloqué, et le pénis est au contraire perçu comme énorme, blessant, etc. La disproportion imaginaire entre les 2 organes est très importante.

- Peur inconsciente de devenir une femme, ceinture de chasteté symbolique

- Contrôle ++, trouble du lâcher prise, éducation rigide, sexualité taboue, non dits ...

- Trauma sexuel récent ou ancien

- Première expérience sexuelle difficile/douloureuse/traumatique

- Accouchement traumatique (plus rien ne sort ni ne rentre!) (vaginisme secondaire)

- Autre dysfonction sexuelle provoquant un vaginisme secondaire : vulvodynie, dyspareunie d'intromission, trouble du désir ...

- Difficultés conjugales ...



Causes culturelles / religieuses

Certaines cultures et religions, lorsqu'elles sont très marquées, peuvent véhiculer interdits et culpabilité quant à la sexualité, d'où des blocages.



Causes médicales

- Malformation de l'appareil génital (plus rare)

- Chirurgie génitale ayant des conséquences sur la textures et la tonicité vaginales.

- Traitements oncologiques en cas de cancer ayant des répercussions sur la zone périnéale (radiothérapie pelvienne, hormonothérapie, chimio ...).

- Endométriose/adénomyose (à force de douleurs profonde, le corps refuse toute pénétration et se tend).

- Trouble hormonal (impliquant une sécheresse vaginales, des douleurs donc un vaginisme).

- Névralgie pudentale, syndrome de congestion pelvienne ...




Comment diagnostique-t-on un vaginisme ?


Le vaginisme peut être diagnostiqué soit chez votre gynéco lors d'un examen clinique, soit par un sexothérapeute lors d'un entretien clinique.

En l'occurrence, quelques questions précises me permettent de m'orienter vers cette problématique, ensuite confirmée par une gynécologue, une kiné etc.



Comment on se sort du vaginisme ?


Pour être efficace, la prise en charge du vaginisme doit être pluridisciplinaire :


  • Il faut déjà consulter un sexothérapeute ; sur un plan sexo/psy, on travaille sur :

- Le lâcher prise

- Les peurs, les angoisses, le stress

- L'image du corps

- Les traumas s'il y en a

- Les représentations personnelles et transmises de la sexualité

- L'impact psych-émotionnel

-L'adaptation de la sexualité en couple

-L'apprentissage de techniques de relaxation/respiration, exercices d'exploration progressifs, exercice du miroir ...



  • Il faut également consulter un kiné ou une sage-femme pour faire une rééducation du périnée, sous forme de massages entre autres, pour progressivement apprendre à le ressentir, le détendre, apprendre à respirer, etc. Votre médecin généraliste ou votre gynécologue peut alors vous prescrire des séances pour que vous puissiez être remboursées par la sécurité sociale.


  • Vous pouvez également mettre en place certaines choses de votre côté, qui vous aideront grandement :

- A côté de la rééducation périnéale, vous pouvez pratiquer des automassages du périnée à la maison. Ces massages que votre kiné vous aura montrés au préalable vous permettront de prendre personnellement contact avec cette zone qu'on a facilement tendance à laisser de côté lorsqu'elle est douloureuse, à travailler entre les séances sur la détente de vos muscles, à vous connaître davantage au niveau intime, bref, à prendre soin de vous ! A faire à la maison, allongée de préférence (en position gynéco), quand vous êtes tranquille, et avec de l'huile pour que ça glisse bien et que ça ne fasse pas mal !



- N'oubliez pas d'hydrater votre vulve et votre périnée ! L'hydratation est une des clés pour une peau et des muqueuses en bonne santé ! Misez sur des huiles naturelles et bio, aux propriétés nourrissantes, hydratantes et réparatrices (huile d'amande douce, huile de jojoba, huile de calendula ... J'écrirai spécifiquement un article sur les huiles et leurs propriétés). De manière générale, utilisez les cosmétiques les plus naturels et bio possible.



- En terme d'activité physique, misez sur des sports qui prennent soin de votre périnée : pilates, yoga, danse ... Evitez autant que faire se peut les sports le mettant à mal comme le VTT, l'équitation, le crossfit et de manière générale tout ce qui a trait aux abdos hyperpressifs ... Une séance de temps en temps, ça va bien sûr, tout est question de modération !



- Vous pouvez enfin utiliser des dilatateurs vaginaux pour progressivement vous habituer à la pénétration, travailler sur la peur de la douleur, la détente, etc. Il existe des kits en silicone médical avec des dilatateurs de plusieurs tailles, pour que vous puissiez vous exercer.


En conclusion


Le vaginisme n'est pas une fin en soi, et avoir mal durant ses rapports sexuels n'est jamais normal. Si vous pensez en souffir, ne restez pas seule ; n'hésitez pas à en parler à votre gynéco/sage-femme, ou contactez-moi directement !

C'est une problématique bien accompagnées si vous êtes suivie par des professionnels spécialisés !



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